Au départ il s'est arrêté à Houat car il ne savait pas comment utiliser son sextant, un gars de Vannes est venu lui expliquer
Construit à la main entre deux pommiers dans le jardin de sa mère, en planche de sapin
Arrivé aux Antilles les clous avaient roillés et on lui avait amené des pointes en cuivre de Vannes, il a tout reclouté son bateau avant de repartir, je me souviens de son arrivée à Conleau
Si je me souviens bien, il avait installé sur le" cokpit ", une bassine à l'envers, y avait fait des trous vitrés pour servir de bulle d'observation comme sur les mousquetaires club
"François Virginie", du nom de ses enfants, est le bateau que construisit Roger Plisson et avec lequel il réalisa un premier tour du monde. Roger était peintre en bâtiment, il venait de tenter l'ascension du Mont Blanc mais avait échoué à cause des conditions météo. Il considéra que, en attendant une occasion plus propice pour satisfaire son goût de la haute montagne, il pourrait faire un petit tour de la planète bleue...
Voici ce qu'il disait il y quelques années: Je ne suis pas un marin. J'ai trop de respect pour eux... Je suis un descendant de paysan, né dans le quartier de Saint-Michel à Malestroit en novembre 1919.
« Mes aventures, c'est de l'amusement qui a rempli ma vie. Au départ, il y a les cinq années de captivité (onze camps différents dont celui disciplinaire de Rawa Ruska, quatre tentatives d'évasion, toujours repris). Tu sors de là-dedans... Je ne pensais pas être mobilisé car j'avais eu le « croup » (diphtérie) et il m'en restait des séquelles. Je n'en garde aucune rancoeur. Je prendrais bien la nationalité allemande : j'aime leur esprit civique !
« En 1952, je fais un tour de France (4 500 km de visite aidé du Guide vert Michelin) sur un vélo fabriqué avec des pièces récupérées. Dix ans plus tard, je me retrouve en Palestine à vélo. Je devais aller en Égypte mais je n'ai pu obtenir de visa.
« Je me suis dit puisque je suis là, je vais aller voir où Jésus-Christ a, soi-disant, vécu (Bethléem, Nazareth...). Les Palestiniens et Israéliens me font pitié. Ils sont les fils du même ancêtre et n'arrêtent pas de se chercher des crosses !
Un tour du monde en 18 mois
« Dans les années 60, je décide de faire l'ascension du Mont-Blanc. Mais le temps ne s'y prête pas. Je dis au guide : je reviendrai, je vais faire autre chose.
« Entre-temps j'ai fait le tour du monde en 18 mois sur le François-Virginie, un voilier construit de mes mains qui prenait l'eau de partout au retour (mât cassé à deux reprises,...)
« Le Mont-Blanc, je l'ai gravi dans les années 70. J'avais emporté une bouteille de pinard jusqu'au sommet. Elle contenait des glaçons. Ça n'a pas empêché d'en boire un verre !
« Je suis reparti avec un autre voilier de ma fabrication, le Jeanne de Vannes, dans les années 80. Mais cela s'est terminé par un échouage en Australie. Mes deux expériences de navigation n'ont rien à voir avec les courses autour du monde. Moi ce n'est que de l'aventure. Eux, c'est de la compétition et une affaire de pognon. Je suis contre.
« J'ai aussi sauté en parachute dix fois et couru vingt marathons. Pendant 20 ans, j'ai fait une quinzaine de semi-marathons par an. Le dernier c'était en 1995.
Profiter du moment qui passe
« Aujourd'hui, je vis en foyer logement. Je profite du moment qui passe quel qu'il soit. Ma devise : Carpe diem. Mon présent, c'est la retraite que je n'ai peut-être pas méritée mais que j'ai.
« Il me reste assez sur ma pension pour le Bordeaux et le tabac gris. J'ai utilisé une centaine de pipes ! Je mets les pieds sous la table tous les midis. On vient faire mon ménage une fois par semaine. Tous les lundis je vais remonter l'horloge du café le Corlazzo à Conleau.
« On est un petit groupe d'anciens qui se souhaitent mutuellement les anniversaires. Lundi, on fêtera celui de ma femme qui vit dans son appartement. Tous les dimanches, elle vient manger avec moi. J'ai du mal à vivre en couple.
« Il ne se passe pas un jour sans que je réfléchisse à la vie. Rien n'est important : ni la vie, ni la mort. Les humains se prennent pour le nombril du monde alors qu'ils ne sont que des mammifères parmi d'autres ! Ils ont créé des dieux pour se faire valoir à leurs propres yeux.
« Beaucoup ne profitent pas du temps présent. Pour cela, il faut savoir trouver les ressources en soi. C'est particulièrement vrai pour la santé (mentale et physique). »
Recueilli parJean-Charles MICHEL Ouest-France
...Roger ne se prenait jamais au sérieux. Un soir qu'il dinait chez nous une de nos filles lui demanda quelles étaient d'après lui les qualités qui lui avaient permis de faire ces voyages peu ordinaires il lui avait répondu: "la chance, Marie, la chance...à 75 %. "
-Et les 25 % restants, c'est quoi ?
- Un peu de connaissances et le courage de regarder ses peurs; mais surtout la curiosité et l'envie d'aller voir ailleurs...le part d'enfant qu'il y a en nous, en quelque sorte !
Roger nous a quitté en 2009.
Chapeau à ce bonhomme du pays gallo!!!!!
Voici ce qu'il disait il y quelques années: Je ne suis pas un marin. J'ai trop de respect pour eux... Je suis un descendant de paysan, né dans le quartier de Saint-Michel à Malestroit en novembre 1919.
« Mes aventures, c'est de l'amusement qui a rempli ma vie. Au départ, il y a les cinq années de captivité (onze camps différents dont celui disciplinaire de Rawa Ruska, quatre tentatives d'évasion, toujours repris). Tu sors de là-dedans... Je ne pensais pas être mobilisé car j'avais eu le « croup » (diphtérie) et il m'en restait des séquelles. Je n'en garde aucune rancoeur. Je prendrais bien la nationalité allemande : j'aime leur esprit civique !
« En 1952, je fais un tour de France (4 500 km de visite aidé du Guide vert Michelin) sur un vélo fabriqué avec des pièces récupérées. Dix ans plus tard, je me retrouve en Palestine à vélo. Je devais aller en Égypte mais je n'ai pu obtenir de visa.
« Je me suis dit puisque je suis là, je vais aller voir où Jésus-Christ a, soi-disant, vécu (Bethléem, Nazareth...). Les Palestiniens et Israéliens me font pitié. Ils sont les fils du même ancêtre et n'arrêtent pas de se chercher des crosses !
Un tour du monde en 18 mois
« Dans les années 60, je décide de faire l'ascension du Mont-Blanc. Mais le temps ne s'y prête pas. Je dis au guide : je reviendrai, je vais faire autre chose.
« Entre-temps j'ai fait le tour du monde en 18 mois sur le François-Virginie, un voilier construit de mes mains qui prenait l'eau de partout au retour (mât cassé à deux reprises,...)
« Le Mont-Blanc, je l'ai gravi dans les années 70. J'avais emporté une bouteille de pinard jusqu'au sommet. Elle contenait des glaçons. Ça n'a pas empêché d'en boire un verre !
« Je suis reparti avec un autre voilier de ma fabrication, le Jeanne de Vannes, dans les années 80. Mais cela s'est terminé par un échouage en Australie. Mes deux expériences de navigation n'ont rien à voir avec les courses autour du monde. Moi ce n'est que de l'aventure. Eux, c'est de la compétition et une affaire de pognon. Je suis contre.
« J'ai aussi sauté en parachute dix fois et couru vingt marathons. Pendant 20 ans, j'ai fait une quinzaine de semi-marathons par an. Le dernier c'était en 1995.
Profiter du moment qui passe
« Aujourd'hui, je vis en foyer logement. Je profite du moment qui passe quel qu'il soit. Ma devise : Carpe diem. Mon présent, c'est la retraite que je n'ai peut-être pas méritée mais que j'ai.
« Il me reste assez sur ma pension pour le Bordeaux et le tabac gris. J'ai utilisé une centaine de pipes ! Je mets les pieds sous la table tous les midis. On vient faire mon ménage une fois par semaine. Tous les lundis je vais remonter l'horloge du café le Corlazzo à Conleau.
« On est un petit groupe d'anciens qui se souhaitent mutuellement les anniversaires. Lundi, on fêtera celui de ma femme qui vit dans son appartement. Tous les dimanches, elle vient manger avec moi. J'ai du mal à vivre en couple.
« Il ne se passe pas un jour sans que je réfléchisse à la vie. Rien n'est important : ni la vie, ni la mort. Les humains se prennent pour le nombril du monde alors qu'ils ne sont que des mammifères parmi d'autres ! Ils ont créé des dieux pour se faire valoir à leurs propres yeux.
« Beaucoup ne profitent pas du temps présent. Pour cela, il faut savoir trouver les ressources en soi. C'est particulièrement vrai pour la santé (mentale et physique). »
Recueilli parJean-Charles MICHEL Ouest-France
...Roger ne se prenait jamais au sérieux. Un soir qu'il dinait chez nous une de nos filles lui demanda quelles étaient d'après lui les qualités qui lui avaient permis de faire ces voyages peu ordinaires il lui avait répondu: "la chance, Marie, la chance...à 75 %. "
-Et les 25 % restants, c'est quoi ?
- Un peu de connaissances et le courage de regarder ses peurs; mais surtout la curiosité et l'envie d'aller voir ailleurs...le part d'enfant qu'il y a en nous, en quelque sorte !
Roger nous a quitté en 2009.
Chapeau à ce bonhomme du pays gallo!!!!!
Abattage en carène à quai
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Abattage en carène à quai ( du temps des thoniers, dundées
Cette opération consistait à coucher sur le flanc le navire pour se contenter d’un simple espalmage à marée basse dans le port, ou tout navire ayant besoin de soins sur la partie immergée de la coque, particulièrement le long de la carène.
Il s’agit, pour cette opération, de nombreux dundées thoniers et de gros caboteurs lors du grand carénage qui est effectué tous les 4 ans.
Il n’est pas évidemment pas simple de coucher sur le côté un navire pouvant atteindre 100 tonneaux.
Voici la méthode utilisée par les anciens
D’abord, il faut un navire deux navires, en fonction de la dimension du bateau : anciennes chaloupes pontées ou vieux dundées, rasés, mais munis de cabestans et treuils. Ils viennent à couple du bâtiment à abattre. A bord de celui-ci, tout ce qui peut se déplacer est solidement arrimé ou débarqué. Les écoutilles sont soigneusement bouchées et rigoureusement étanche, ainsi que les panneaux de cales. Les drisses reliées aux mâts du navire sont alors passées sur les treuils, raidies, et petit à petit le navire s’incline.
Il faut avant tout veiller à ne pas risquer de briser le mât en l’épontillant, et surveiller que les haubans tiennent bon.
Lorsque la quille émerge, les calfats peuvent travailler sur des radeaux flottants entre elle et le quai. Le travail consiste à vérifier l’étoupe et la changer si besoin. Il est très important de bien soigner le calfatage de la râblure de la quille qui constitue pour le navire en bois son point névralgique par excellence.
On brûle le coaltar de la coque pour s’occuper de l’étoupe, et on vérifie s’il y a des bordés à changer. Après un bon coup de coaltar neuf, on remet peu à peu le navire d’aplomb, puis on recommence de l’autre côté cette fois la même opération.
Abattage en carène d'un navire à quai
Abattage en carène d'un navire à quai
Godiller
Juste un trou de nage dans le tableau arrière du canot et l'aviron prend ses appuis d'un côté puis de l'autre, c'est toujours le même côté de la pelle qui appuie sur l'eau, la pelle fait un 8 dans l'eau
Les moteur hors bord n'existaient pas, ici le mousse"perche "avec l'aviron pour avancer par manque d'eau, c'est un jeu d'enfant
Même une femme peut godiller
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