mardi 24 avril 2012

LA CALIPSO Falco

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Albert Falco (au c.), ancien commandant de la Calypso, fête le 11 juin 2010 près de Marseille le 100e anniversaire du Jacques-Yves Cousteau. (Photo Gerard Julien/AFP/Archives)
Dimanche 22 avril 2012, 17h48
Albert Falco, ancien commandant de la Calypso, le célèbre navire océanographique du commandant Cousteau, est mort samedi à son domicile marseillais à l'âge de 84 ans après une vie consacrée à la plongée et à la protection du monde sous-marin.
"C'était l'homme le plus exceptionnel que j'aie jamais rencontré", affirmait dimanche son ami depuis 58 ans, le Dr Denis Martin-Laval. Il fut le médecin de la Calypso, au côté de "Bébert" Falco lors d'une quinzaine de missions.
Né à Marseille le 17 octobre 1927, Falco découvre la plongée dans la calanque de Sormiou. Il intègre en 1952 l'équipe de la Calypso comme plongeur bénévole pour une mission de fouilles archéologiques.
Rapidement embauché, il ne quittera cette aventure humaine et scientifique que pour prendre sa retraite en 1990, alors devenu capitaine du petit dragueur de mines en bois, popularisé auprès du grand public par une série de documentaires.
Le médecin de la Calypso se souvient avec émotion de ce moment, en 1955, lorsque Falco lui propose un baptême en scaphandre autonome: "J'avais 23 ans, j'étais à bord comme jeune interne et un jour il me dit +ça te ferait plaisir de faire une première plongée?+", relate le Dr Martin-Laval, soulignant que durant toute sa carrière Falco n'a jamais eu à déplorer d'accident de plongée et était extrêmement soucieux de sécurité.
En 1955, Albert Falco tient l'un des rôles-titres dans le film de Jacques-Yves Cousteau et Louis Malle, Le Monde du silence, Palme d'or à Cannes l'année suivante puis oscarisé par la suite.
En 1962, Albert Falco, réalise une première mondiale avec Claude Wesly. Ils sont les premiers "océanautes" à vivre 7 jours sous la mer au large de l'archipel du Frioul, face à Marseille, relate son ami Alain Foret qui a cosigné en 2012 son autobiographie, "Sormiou, berceau bleu de mes souvenirs".
Albert Falco (d), ancien chef plongeur de la Calypso, le mythique navire du commandant Cousteau, le 11 juin 2010 au large de Marseille (Photo Gerard Julien/AFP/Archives)
Cette première expérience baptisée Précontinent sera suivi de deux autres, en 1963 sur le site de Shaab Rumi au Soudan (Précontinent II) - Falco et son équipe vivent alors dans des maisons aquatiques pendant 30 jours à moins 10 mètres de profondeur - et au large de Nice en 1965 (Précontinent III).
Falco devint également le chef pilote de la soucoupe plongeante "Denise", qui, en 1959, après des premiers essais est devenue un appendice de la Calypso.
Le Marseillais a ainsi effectué pas moins de 300 plongées, à des fins scientifiques et cinématographiques, aux commandes de cet engin capable de rester 4 à 5 heures par 350 mètres de fond.
Dans les années 80, il participe aux travaux de réfection de la Calypso, avant que le mythique navire ne sombre à Singapour en 1996.
Renfloué puis ramené à Marseille, le bâtiment est remorqué à La Rochelle où il était question de l'exposer au Musée maritime de la cité charentaise mais une bataille juridique entre l'Équipe Cousteau (ex-Fondation Cousteau fondée par le commandant et présidée aujourd'hui par sa seconde épouse Francine, ndlr) et le chantier Piriou de Concarneau (Finistère), où il se trouve aujourd'hui, empêche depuis la restauration de l'ancien dragueur de mines de la Royal Navy.
La carrière sportive et scientifique d'Albert Falco, ainsi que son engagement pour la protection du monde sous-marin lui valurent plusieurs distinctions, notamment l'Ordre national du Mérite et la Légion d'honneur.
L'homme partagea la fin de sa vie entre Marseille et la Martinique.

Tuléar, un couple assassiné


     
Madagascar: deux personnes avouent le meurtre du couple de Français
Vue datée du 27 août 2006 de la plage de Tuléar, à Madagascar, où travaillait le couple de Français Gérald Fontaine et Johanna Delahaye, tués par deux Malgaches.
afp.com/Alexander Joe

La police cherche désormais le mobile et les éventuels complices.

La police a annoncé jeudi avoir arrêté près de Tuléar (sud-ouest de Madagascar) deux Malgaches qui ont avoué le meurtre d'un couple de Français, retrouvés morts la semaine dernière après s'être rendus sur une plage déconseillée par les habitants.
"Ils ont avoué être ceux qui ont commis les meurtres", a déclaré à l'AFP la police malgache.
"Nous cherchons maintenant le mobile, les éventuels autres complices, et s'il y a un commanditaire derrière tout ça", a-t-elle ajouté.
La carte bancaire et le téléphone de Johanna Delahaye ont été retrouvés au domicile des deux Malgaches arrêtés lors d'une perquisition, selon la police.
D'après les relevés bancaires reçus par la police, aucun retrait n'a été effectué depuis la disparition du couple.
Les corps de Gérald Fontaine, 41 ans, et sa compagne Johanna Delahaye, 31 ans, ont été retrouvés la semaine dernière. Ils s'étaient rendus en quad le 12 avril sur une plage réputée dangereuse, et peu fréquentée, à 10 km au nord de Tuléar.
Le corps de Mme Delahaye avait été retrouvé 15 avril sur la plage de la Batterie. Selon l'autopsie, elle a été frappée puis jetée à la mer. Un gourdin taché de sang brisé en plusieurs morceaux a été retrouvé à proximité, de même que le quad du couple, caché dans des buisson.
Quant au corps de M. Fontaine, il a été découvert cinq jours plus tard dans une forêt de mangroves difficile d'accès près de Manombo, un village situé 50 km plus au nord. L'autopsie a également conclu à un meurtre.
Quatre Malgaches soupçonnés par la police avaient rapidement été arrêtés après la découverte du corps de Johanna Delahaye. L'un d'eux a été remis en liberté et les trois autres présentés à la justice lundi dernier bien qu'il clament leur innocence depuis le début.
Les deux personnes qui ont avoué le meurtre habitent près de la plage de la Batterie, selon la police.
Gérald Fontaine et Johanna Delahaye avaient repris la gestion d'un restaurant à Tuléar, et formaient un couple "intégré, sociable et gentil", selon plusieurs habitants de la petite ville du sud-ouest de la Grande Ile.
Ils avaient l'habitude de se rendre à La Batterie tous les jeudis, jour de fermeture de leur restaurant. Située à 10 kilomètres de Tuléar, la plage est vaste et isolée. Le premier village est à 1,5 kilomètre, et les Malgaches évitent l'endroit en raison de superstitions locales.
Le directeur de l'Alliance française de Tuléar Nicolas Oudet avait subi une violente agression au même endroit il y a deux mois. Depuis la mort du couple, le Consulat de France déconseille de s'y rendre.
Selon des proches, Gérald se déplaçait toujours avec une machette sur lui pour se défendre en cas d'agression, mais celle-ci n'a pas été retrouvée.
Avec



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Vue datée du 27 août 2006 de la plage de Tuléar, à Madagascar, où travaillait le couple de Français Gérald Fontaine et Johanna Delahaye, qui ont été retrouvés morts (Photo Alexander Joe/AFP/Archives)
Dimanche 22 avril 2012, 08h35
La police malgache a déclaré samedi qu'un corps retrouvé la veille dans le sud-ouest de l'île était celui d'un Français porté disparu depuis plus d'une semaine après celui de sa compagne, soupçonnant un double meurtre.
"Nous pouvons confirmer que c'est le corps de Gérald Fontaine", a déclaré à l'AFP un responsable de la police. Ce ressortissant français de 41 ans, dont la compagne Johanna Delahaye, victime d'un meurtre, avait été retrouvée morte dimanche dernier sur une plage, était porté disparu depuis jeudi 12 avril. Le couple gérait un restaurant de la ville de Tuléar.
Quatre Malgaches soupçonnés d'être impliqués dans le meurtre de Johanna Delahaye ont été placés en garde à vue mais clament leur innocence. Ils doivent être déférés à la justice à partir de lundi. Gérald Fontaine était jusqu'à présent sur la liste des suspects potentiels. "Nous ne le considérons plus comme un suspect, nous suivons d'autres pistes. Y a-t-il eu demande de rançon, a-t-il remis de l'argent? C'est ce que nous essayons de savoir", a déclaré une responsable de la police.
"Nous sommes quasiment sûrs que c'est un meurtre, il y a des traces visibles de coups sur le dos. Nous cherchons maintenant le mobile", a-t-on ajouté. Les autorités locales se sont déplacées samedi près de Manombo, un village enclavé situé à 60 kilomètres de Tuléar, où la découverte du corps avait été signalée vendredi.
"Cliff, un ami que Gérald et moi avons en commun a vu le cadavre et a reconnu Gérald Fontaine", a dit Fabienne Crisaci, habitante de Tuléar et amie de Gérald Fontaine. "La taille et la corpulence du corps correspondent à celles de Gérald", a précisé la police judiciaire.
Ces informations ont été corroborées par les autorités françaises.
"Un ensemble d'éléments permet de penser qu'il s'agirait de Gérald Fontaine. Il y a l'aspect physique, la corpulence, le lieu où le corps a été retrouvé et le fait qu'aucune disparition n'ait été signalée depuis celle de Gérald Fontaine", a déclaré à l'AFP le consul de France M. Laurent Polonceaux.
Une villageoise a avoué avoir vu le corps dès lundi dernier, 24 heures après la découverte de celui de la compagne de Gérald Fontaine. Elle a précisé avoir vu des cheveux longs, ce qui correspond à la description de Gérald, mais elle a préféré garder le silence par peur d'être interrogée. L'information n'est parvenue aux autorités locales que vendredi.
Le corps a été déposé à la morgue où doit avoir lieu l'autopsie dimanche.
Le couple, qui avait repris la gestion d'un restaurant à Tuléar il y a plus d'un an, s'était rendu le 12 avril en quad sur une plage des environs, réputée dangereuse et peu fréquentée. Le corps sans vie de la jeune femme, âgée de 31 ans et enceinte de 2 mois, y avait été retrouvé dimanche. Selon l'autopsie, elle a été frappée puis jetée à la mer.
Un gourdin taché de sang et le quad du couple caché dans des buissons avaient été retrouvés sur la plage. Située à dix kilomètres de Tuléar, la plage est isolée, le premier village est à 1,5 kilomètre et les Malgaches évitent l'endroit en raison de superstitions locales.

jeudi 5 avril 2012

Costa Brava


Le Costa Concordia sera renfloué et remorqué vers Gênes



crédits : EPA

05/04/2012

L'épave du Costa Concordia, échoué depuis le 13 janvier dernier devant l'île italienne du Giglio, sera remorquée en entier et non pas découpé sur place. Alors que le pompage des soutes par la société de sauvetage néerlandaise Smit s'est terminé en début de semaine, Costa a fait savoir que, parmi de nombreux scénarios envisagés, elle a retenu cette option. Celle-ci est nettement plus coûteuse que la découpe du navire en sections évacuées au fur et à mesure. Mais elle paraît incontournable compte tenu de la localisation de l'épave dans un environnement marin protégé.
Le site spécialisé anglo-saxon examiner.com estime le coût de cette opération à 288 millions de dollars. Actuellement, une dizaine de compagnies spécialisées se sont positionnées pour ce contrat qui devrait être prochainement attribué par Costa. Il y a notamment les armements Donjon Marine, Fukada Salvage & Marine Works, Mammoet Salvage, Nippon Salvage, Resolve Marine, Smit, Svitzer, T&T Marine, Titan, et Tito Neri. Selon plusieurs experts de la questions, et compte-tenu de l'ampleur et de la technicité du chantier, celui-ci pourrait être confié conjointement à deux compagnies. Smit, déjà sur le terrain, fait figure de grand favori. Costa a annoncé qu'une shortlist de trois sociétés serait annoncée dans les jours qui viennent. Les travaux pourraient commencer en mai prochain et devraient durer une année.



Un sauvetage en plusieurs étapes

Ramener le navire, qui devra flotter, en remorque à Gênes, va impliquer pour les sauveteurs une phase très longue de préparation. Il s'agira d'abord de rendre un semblant d'intégrité à la coque et donc de boucher l'énorme brêche sur le flanc du navire. Pour cela, des plaques en fer devront être disposés le long de la fissure, qui mesure près de 60 mètres et qui se trouve sous la ligne de flottaison du paquebot, qui mesure 290 mètres de long. Cette opération d'étanchéification menée, il faudra injecter de grandes quantités d'air pour chasser l'eau se trouvant dans les fonds et les compartiments du navire. Puis il faudra, à l'aide de grues, relever le navire avant de le stabiliser de manière à pouvoir être remorqué. Le tout dans un environnement compliqué, tant par la présence de nombreux rochers, la proximité de la côte, ainsi que des conditions météorolgiques méditerranéennes, souvent synonyme de coup de vent brutal et de mer courte. Sans oublier que depuis le naufrage, la structure a sans doute beaucoup souffert.

lundi 2 avril 2012

Nantes, Esclavage


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Société

La Bonne-Mère, ou l’histoire d’un "banal" navire négrier

  • Clicanoo.re
  • publié le 1er avril 2012
  • 08h41
JIR
La Bonne-Mère, ou l'histoire d'un
En épluchant les livres de bord et la correspondance d’un bateau négrier nantais, "La Bonne-Mère", l’historien Eric Saugera a redonné vie à l’"horrible banalité" des opérations financières spéculatives qu’étaient ces expéditions qui déportèrent 11 millions d’Africains.

A l’occasion de l’inauguration du Mémorial de l’abolition de l’esclavage de Nantes dimanche dernier, l’association "Les anneaux de la mémoire" a publié le fruit de ses recherches dans un ouvrage intitulé "La Bonne-Mère, navire négrier nantais - 1802-1815". Pour la première expédition, en 1802, l’armateur nantais Mathurin Trottier a d’abord du convaincre suffisamment d’investisseurs pour réunir une somme représentant le prix d’un hôtel particulier de l’époque : ils seront dix-sept. Il faut financer le navire mais aussi les quantités importantes de fusils, poudre, métaux, textiles imprimés, eaux-de-vie ou objets manufacturés issus des industries européennes qui permettront d’acheter les esclaves en Afrique. Puis l’armateur choisit sa destination africaine en fonction des ethnies des esclaves proposés dans les différents ports et de leurs prix. Ainsi Eric Saugera cite cette appréciation à propos d’un port africain : "Les esclaves qu’on y trouve sont beaux, bons, forts, laborieux et beaucoup plus paisibles qu’en tout autre lieux de la coste de Guinée".
Parti le 25 août 1802 de Paimboeuf, la "Bonne-Mère" arrive le 23 octobre 1802 dans la rade de Bonny (actuel Nigeria). Le roi héréditaire s’y appelle alors Opubo Fubara Pepple. C’est à lui que vont d’abord être achetés des esclaves, puis à ses dignitaires, la noblesse locale. Le 14 décembre 1802, La "Bonne-Mère" lève l’ancre avec 303 captifs à bord. Pendant l’attente, trois sont morts. Commence alors une pénible traversée où, même si les négriers ont intérêt à prendre soin de leur "marchandise", les captifs vont souffrir du mal de mer, de la claustration allongée, mais aussi de maladies comme "dysenteries, diarrhées, fièvres..."
Le 28 janvier 1803 la "Bonne-Mère" arrive à Saint-Pierre de la Martinique. Deux esclaves sont morts. Une mortalité exceptionnellement faible par rapport au taux de 13% des expéditions du XVIIIè. "Fin février 1803, (...) plus de 85% de la cargaison ont été écoulés" auprès des colons planteurs, dit le livre de bord. Mais moins cher qu’escompté car la Martinique ne manque pas d’esclaves et que surtout, les négriers anglais, très puissants, ont fait chuter les "cours". Il s’agit maintenant de ramener en France le produit de la vente : des quantités importantes de sucre, du café, du cacao, des liqueurs, du coton... Trois bateaux sont nécessaires, "la Bonne-Mère" étant trop petit pour tout contenir. Mais l’Angleterre entre de nouveau en guerre avec la France le 16 mai 1803 et un des trois navires est intercepté sur le chemin du retour. La guerre relance la crise économique : à Nantes, la revente des marchandises est laborieuse, les profits, annoncés à 137% ne seront, au final, que de 5%.
De l’armateur de cette expédition, Mathurin Trottier, l’historien dresse ce portrait paradoxal : "bon fils, mari aimant, père exemplaire, catholique qui va à l’église et fait baptiser ses enfants, franc-maçon d’une Loge aux actions caritatives, généreux envers les plus démunis et probe en affaires, travailleur... On serait alors en droit d’invoquer un envers raciste pour flétrir ce tableau idyllique, mais encore faudrait-il qu’à ses yeux, l’homme noir existât", estime l’historien.
"Il manquera toujours le point de vue des victimes, noires. Il manque aussi celui des négriers, blancs, autre qu’économique, parce que leur correspondance fait état de marchandises, et non de personnes", conclut Eric Saugera.
Alexandra TURCAT (AFP)

dimanche 1 avril 2012

Piraterie

La frégate Aconit intercepte 10 pirates


La frégate Aconit à proximité du bateau-mère intercepté par l'équipe de visite
crédits : MARINE NATIONALE

02/04/2012

Intégrées à l'EU-NAVFOR, force navale européenne déployée au large de la corne d'Afrique dans le cadre de l'opération Atlante de lutte contre la piraterie, l'Aconit a intercepté le 27 mars un groupe de pirates. La frégate française est intervenue après l'attaque, la veille, d'un pétrolier immatriculé à Hong Kong. Quatre hommes, à bord d'un esquif, avaient tenté de prendre le navire. Mais ce dernier avait une équipe de protection embarquée à son bord, qui a riposté aux tirs des pirates et repoussé l'assaut. Alertée, l'EU-NAVFOR, également connue sous le nom de Task Force 465, a fait intervenir l'Aconit, qui était alors le bâtiment le plus proche. Environ 400 milles séparaient toutefois la frégate du pétrolier. En attendant son arrivée, un avion de surveillance maritime luxembourgeois a été dépêché sur zone afin de localiser l'esquif. Celui-ci a été repéré dans la journée du 26 mars. Il était alors remorqué par une baleinière, utilisée par les pirates comme bateau-mère. Guidée par les informations fournies par l'appareil luxembourgeois, l'Aconit a surpris les pirates le lendemain matin. La frégate a d'abord envoyé son hélicoptère Panther reconnaître la zone et repérer les embarcations suspectes. « Avant que l'équipe de visite de la frégate aborde la baleinière, les pirates coulent le skiff ainsi que le matériel d'assaut. A bord de la baleinière, l'équipe de visite trouve dix pirates qui sont transférés sur l'Aconit. Deux d'entre sont légèrement blessés, probablement le résultat de leur tentative d'attaque la veille. Ils sont pris en charge par le service médical du bord. En l'absence de preuves probantes, les pirates sont relâchés, mais leur groupe est désormais inopérant faute de skiff et d'armes », explique l'Etat-major des Armées. Après cette interception, l'Aconit a repris ses patrouilles au profit de l'opération Atalante.


Interception du bateau-mère (© : MARINE NATIONALE)

La Goëlette Tara rentre à Lorient

recherche et environnement

Tara rentre à Lorient après un tour du monde scientifique



crédits : TARA OCEANS

02/04/2012

115.000 kilomètres. Un tour du monde de deux ans et demi de navigation et d'exploration scientifique dans toutes les eaux du monde. Et samedi, dans l'après-midi, la goélette Tara a retrouvé les eaux bretonnes. Entourée d'une belle armada venue l'accueillir sous Groix, Tara est venue, comme à la grande époque des aventuriers de la mer, s'amarrer devant le quai des Indes à Lorient. Sur le pont de la goélette, l'émotion était vive pour les scientifiques et les marins salués par la foule.


L'accueil de Tara devant Lorient (© : MER ET MARINE - CAROLINE BRITZ)


L'accueil de Tara devant Lorient (© : MER ET MARINE - CAROLINE BRITZ)


Arrivée au port (© : MER ET MARINE - CAROLINE BRITZ)

« Faire de la science à bord sur un petit bateau à voile, c'est possible ». Etienne Bourgois est le directeur de Tara Oceans. Le directeur d'Agnes B est amoureux de la voile depuis l'enfance. Alors, même s'il a toujours travaillé à Paris, dans l'entreprise familiale, il n'a jamais été trop loin des bateaux et de la mer. En 2003, il découvre en Nouvelle-Zélande que le Seamaster de Peter Blake, ancien Antarctica de Jean-Louis Etienne, est à vendre. Il l'achète et la goélette en aluminium, longue de 36 mètres, revient en France, là où elle a été construite, dans les chantiers SFCN de Villeneuve-la-Garenne. Dès le début, son propriétaire veut que la goélette retourne à sa vocation : la recherche scientifique. Il lance alors Tara Expeditions et se rapproche du monde de la recherche. Tara part dans les latitudes polaires en 2006, pour la première expérience de dérive enserrée dans les glaces de l'Arctique. La goélette a été bloquée 550 jours dans la banquise, avec à son bord des scientifiques du projet scientifique européen Damoclès sur le changement climatique en Arctique.


(© : MER ET MARINE - CAROLINE BRITZ)

A son retour à Lorient, devenu son port d'attache, le bateau et la mission sont déjà devenus mythiques. Il fallait penser à la suite. « Nous savions que Tara allait rentrer plus tôt de sa mission dans les glaces. Nous avions des idées pour elle », confie Christian Sardet, chercheur au CNRS en biologie cellulaire et moléculaire. Avec Eric Karsenti, lui aussi chercheur en biologie moléculaire à Heidelberg, ils pensent à une grande expédition à travers le monde. Sur un sujet encore mal connu, le plancton. « Un des grands mystères de la nature. On ne sait pas grand-chose de cette vie sous-marine. Et pourtant elle est d'une richesse incroyable pour la recherche ». Le plancton, c'est un ensemble d'organismes vivant à la surface de l'eau, qui regroupe aussi bien les méduses que les algues microscopiques, les toutes petites crevettes ou encore le nano-plancton, des virus et bactéries de quelques microns dont on ne sait presque rien. Ainsi, selon les données du CNRS, près de 33% des procaryotes, les cellules sans noyau, se trouveraient sur le sol, alors que près de 60% seraient dans l'océan. Or, 90% d'entre eux sont encore inconnus. D'où l'idée de l'expédition, première en son genre. « Il fallait commencer par poser un état zéro global. Savoir d'où on partait, puis établir une base de données pour recenser l'ensemble des espèces planctoniques ». Etablir leur génotype, comprendre leur évolution, étudier leur interaction avec l'environnement et l'homme, « c'est un sujet de recherche très important quand on sait que la moitié de l'oxygène que l'on consomme provient des océans et que le milieu marin est le puits de carbone sur Terre ». Etienne Bourgois sourit en écoutant les scientifiques : « le plancton, je ne connaissais pas bien, et je dois dire que cela m'a fasciné. Il faut déjà commencer par se dire qu'une respiration sur deux nous vient du plancton, c'est parlant, non ? »


Organismes du plancton (© : TARA OCEANS)


Organismes du plancton (© : TARA OCEANS)


Organismes du plancton (© : TARA OCEANS)

La science et les aventuriers se rencontrent. Tara Océans naît en 2008. L'idée est de transformer la goélette en outil de collecte d'échantillons de plancton, dans 150 endroits soigneusement choisis dans toutes les eaux de la planète. Les chercheurs échangent et, rapidement, plusieurs labos adhèrent au projet, les stations biologiques du CNRS de Roscoff, de Banyuls et de Villefranche-sur-Mer, mais également des unités spécialisés dans la biologie moléculaire, l'océanologie, la géoscience et la génomique. La communauté scientifique se structure, cherche des financements. « Une vingtaine de coordonnateurs scientifiques ont été nommés, nous avons organisé toute une démarche scientifique avec chaque spécialiste, puis nous avons mis en place les protocoles d'échantillonnage et d'analyse », se souvient Eric Karsenti. De leur côté, Etienne Bourgois et son équipe sont partis à la recherche de partenaires. A côté d'Agnès B, qui finance un tiers des trois millions d'euros du budget annuel, ils amènent des fondations d'entreprises, des partenaires institutionnels, des collectivités locales avec notamment une aide décisive de la région Bretagne, des partenaires pédagogiques pour mettre en place tout le volet éducatif du programme que ce soit en mer ou en escale... « On a réussi à tout boucler en un an et demi, du jamais vu ».


Etienne Bourgois, directeur de Tara Oceans (© : MER ET MARINE - CAROLINE BRITZ)


Eric Karsenti, le directeur scientifique (© : MER ET MARINE - CAROLINE BRITZ)

A l'été 2009, la goélette se prépare sur le slipway du port de Lorient. Trois mois de travaux dans cette ville devenue son port d'attache depuis la rencontre entre Etienne Bourgois et Norbert Métairie, le maire de Lorient, au festival du film de Groix. « D'abord, nous n'étions qu'une base logistique et d'avitaillement, puis nous avons décidé d'établir un partenariat durable. Tara et Lorient, ce n'est pas un sujet de communication, c'est beaucoup plus profond. C'est surtout un symbole de notre attachement à la biodiversité et au monde de la mer », explique Norbert Métairie. Etienne Bourgois, quant à lui, se dit ravi du partenariat noué avec Lorient : « le contact avec les Lorientais est incroyable depuis le début ». La goélette est donc chez elle, aux côtés des bateaux de pêche et ceux de la course au large.


(© : TARA OCEANS)


(© : TARA OCEANS)

Le 5 septembre 2009, c'est le grand départ. La Méditerranée, la mer Rouge, les Mascaraignes, l'océan Indien puis le Pacifique, Panama et l'Atlantique, 32 pays, 50 escales, la goélette part pour son marathon de prélèvements. A bord, une quinzaine de personnes se relaient, cinq marins et une dizaine de scientifiques. Loïc Valette est le capitaine de Tara. En alternance avec Hervé Bourmaud, il a mené le navire vers ses lieux de collecte. Un grand changement pour le jeune mar-mar (officier de marine marchande, ndlr) « avec un parcours de C1 très classique ferry, conteneur, vraquier... un jour, en Nouvelle Calédonie où je naviguais alors, j'ai entendu dire qu'on cherchait un capitaine pour Tara, une occasion à ne pas laisser passer ». Loïc, qui se confesse volontiers voileux de passion, embarque pour les six derniers mois de l'expédition. « Normalement, ici, les marins sont relevés tous les trois mois et les scientifiques tous les mois ». En deux ans et demi, le bord s'est trouvé son organisation, et tous, scientifiques et marins, les étoiles dans les yeux, témoignent d'une ambiance « géniale » dans le joli carré qui jouxte les bannettes et le stockage des prélèvements. « On a fonctionné par quarts, quand les scientifiques n'étaient pas en prélèvements, ils nous donnaient un coup de main, ça permettait à un marin de faire une nuit franche », explique Loïc.


Le capitaine de Tara, Loic Valette (© : MER ET MARINE - CAROLINE BRITZ)

« De toute façon, parmi les scientifiques, il y en avait pas mal qui connaissaient bien le bateau et quand dans la nuit, le vent montait, on n'avait pas besoin de dire quoi que ce soit, ils étaient déjà sur le pont en train de prendre un ris ». La goélette a pu marcher à la voile pendant un grand nombre de ses transits, entre un tiers et la moitié du temps environ. « Il nous fallait être très rigoureux sur le timing, tant pour les prélèvements que pour les escales ». Tara, en plus de son rôle de navire scientifique, a également profité de sa mission pour aller à la rencontre des gens et délivrer son message de protection de l'environnement marin, « 5000 enfants sont venus visiter le bateau dans le monde ». Et en février dernier, c'est même le secrétaire général des Nations-Unies, Ban-Ki-Moon, qui est venu à bord de la goélette, lors d'un passage à New-York


Avec Ban Ki-Moon à New York (© : TARA OCEANS)

En tout, 65.000 échantillons d'eau ont été prélevés par les 200 scientifiques qui se sont succédés à bord. Pour cela, trois types d'outils, la CTD, dite rosette, dont les bouteilles captent de l'eau à différentes profondeurs, les filets à plancton et une pompe. « Nous disposons d'un matériau dont le dépouillement et l'analyse devrait prendre une dizaine d'années ». Cinq labos sont déjà à pied d'oeuvre et le projet vient de bénéficier d'une subvention du grand emprunt.


La rosette de prélèvement (© : MER ET MARINE - CAROLINE BRITZ)


Le filet à plancton (© : MER ET MARINE - CAROLINE BRITZ)




Un échantillon de plancton groisillon (© : MER ET MARINE - CAROLINE BRITZ)

Mais l'histoire ne s'arrête pas là. Evidemment. Romain Troublé, qui a supervisé les équipes à terre, a les yeux sur un agenda déjà chargé : un printemps lorientais, puis ce sera Brest et Douarnenez pour les fêtes maritimes, Londres et Paris à la fin septembre, où la goélette restera au pied du pont Alexandre III jusqu'en janvier 2013. « Nous allons accueillir beaucoup de visiteurs, surtout des enfants, pour raconter l'expérience et continuer le travail de sensibilisation ». Ensuite, ce sera peut-être le sommet de Rio +20. Et puis le retour de l'aventure scientifique. Pas n'importe où, puisque la goélette appareillera pour gagner son grand terrain de jeu, l'Arctique. « Pour en faire le tour, notamment par le passage du Nord-Ouest ».


Une partie de l'équipe de Tara Oceans (© : MER ET MARINE - CAROLINE BRITZ)

Eric Karsenti : «Il faut faire attention à la mer»

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Créé le 02/04/2012 à 11h58 -- Mis à jour le 02/04/2012 à 11h58

INTERVIEW - De retour de deux ans et demi d'aventure, le responsable scientifique de l'expédition Tara Océans aimerait que les océans soient mieux protégés...

Ca va leur faire drôle de ne plus être en mer. L’aventure Tara Océans s’est achevée ce week-end par une arrivée au son des binious dans le port de Lorient. A cette occasion, 20 Minutes a rencontré le scientifique Eric Karsenti, co-directeur de Tara Océans. Pour lui, le travail est loin d’être fini.

Quelle a été votre plus belle découverte durant cette expédition?

Nous avons fait un échantillonnage systématique du plancton, donc le but n’était pas de faire une découverte spectaculaire en particulier. Les échantillons vont être analysés durant les prochaines années et c’est à l’issue de ces analyses que nous aurons la réponse à cette question!

Y a-t-il des moments où vous avez eu peur de ne pas arriver à mener à bien l’expédition?

Oui : nous sommes partis en septembre 2009 et en juin on n’avait pas toujours pas le financement… C’est grâce à la région Bretagne qui a débloqué des fonds que nous avons pu continuer, mais à ce moment-là on s’est dit qu’on ne continuerait peut-être pas. Ensuite, encore pour des raisons financières, avant que le consortium de financement ne se créé, nous n’étions pas sûrs de pouvoir envoyer les échantillons aux laboratoires. Mais nous n’avons pas eu de problème technique ou scientifique, seulement quelques difficultés comme le groupe électrogène qui est tombé en panne.

Qu’avez-vous appris pendant ces deux ans et demi?

Beaucoup de choses! Sur le plan scientifique, je n’étais pas spécialiste de la biodiversité ni de la biologie marine. Je travaillais plutôt sur la biologie cellulaire. J’ai donc tout appris sur l’océanographie et le plancton avec les collègues et maintenant je comprends très bien ce monde extraordinaire. Dans un autre registre, j’ai aussi appris à travailler avec les journalistes, à parler aux enfants et à échanger avec la société civile sur les océans.

Qu’aimeriez-vous que le grand public retienne de Tara?

Il est important que les gens se rendent compte de l’importance de ces organismes dans l’écologie globale de la planète. Si on les perturbe trop, cela peut changer le climat et avoir des conséquences sur l’humanité. Il faut faire attention à la mer. J’aimerais aussi faire passer un message d’optimisme: on peut faire des choses qui paraissent impossibles, si on y met l’énergie et le temps. Il ne faut pas baisser les bras.

Propos recueillis par Audrey Chauvet, à Lorient

mercredi 28 mars 2012

OPERATION CHARIOT 28 Mars 1942

Commémoration franco-britannique de l'opération Chariot à Saint-Nazaire


Le HMS Campbeltown, ex-USS Buchanan
crédits : ROYAL NAVY

29/03/2012

La marine française et la Royal Navy ont commémoré hier, à Saint-Nazaire, le 70ème anniversaire de Chariot. Lancée le 28 mars 1942, cette opération avait pour objectif de neutraliser la forme-écluse Joubert, seule cale sèche de la façade atlantique à pouvoir à l'époque accueillir le cuirassé allemand Tirpitz. Sistership du Bismarck, coulé par la Royal Navy au printemps 1941, le puissant bâtiment de 251 mètres et 58.000 tonnes à pleine charge, armé notamment de 8 pièces de 380mm, était alors stationné en Norvège. Mais les alliés craignaient que la Kriegsmarine tente de l'envoyer en Atlantique pour s'en prendre aux convois chargés de ravitailler la Grande-Bretagne. Une opération commando fut donc lancée pour détruire la seule infrastructure pouvant permettre de réparer le Tirpitz sur la côte ouest de la France. Le 26 mars 1942, une flottille de la Royal Navy quittait donc Falmouth. Accompagné par des vedettes, le HMS Campbeltown, un ancien destroyer américain légèrement modifié pour ressembler à un torpilleur allemand, mis le cap sur Saint-Nazaire. Bourré d'explosif, le bâtiment fut jeté le 28 mars sur la porte de la forme Joubert. L'opération, très audacieuse, fut un succès, puisque l'ouvrage resta indisponible durant toute la guerre. Mais elle fut obtenue au prix fort. Durant Chariot, 169 militaires britanniques trouvèrent la mort, 215 autres étant faits prisonniers. Finalement, seuls 227 membres du commando purent regagner l'Angleterre après le raid.
Pour commémorer cet évènement, la Marine nationale était présente hier, à Saint-Nazaire, avec l'aviso Commandant L'Herminier, ainsi qu'une délégation de commandos marine. Les Britanniques étaient à leurs côtés, avec un détachement de Royal Marines.


L'aviso Commandant L'Herminier (© : MARINE NATIONALE)

 

 

Cérémonie Nazairienne du 28 mars

Raid des Commandos Britanniques en 1942

Le 28 mars 1942, sous l'occupation allemande, 611 commandos et marins britanniques opèrent un raid sur Saint-Nazaire sous le nom de code "Opération Chariot" : en neutralisant la forme écluse Joubert, le destroyer Compbeltown et les 20 vedettes qui l'accompagnent réalisent un incroyable exploit qui redonne espoir aux alliés.
La cérémonie qui honore la mémoire des 169 commandos et marins qui trouvèrent la mort lors de ce raid et qui rend hommage aux vétérans se déroule au Monument du Commando Britannique le 28 mars de chaque année et est organisée en collaboration avec la Saint-Nazaire Society.